Rendement et efficacité sont les mots dordre guidant les recherches sur les cellules solaires à colorants. Deux nouvelles molécules sont ainsi nées des recherches menées au département Matériaux et surfaces structurés de lInstitut UTINAM. Testées dans des conditions réelles dexploitation, ces molécules colorées ne laissent aucun doute quant à leur performance, et constituent une piste sérieuse pour développer le type de structure moléculaire le plus à même daméliorer lefficacité des cellules dont elles sont un composant essentiel.
Actuellement, les cellules solaires sont pour la majorité composées de silicium, matériau semi-conducteur assurant à lui seul la capture et la transformation du rayonnement solaire en électricité. Son rendement de conversion est de lordre de 15 %. Cependant, cette technologie impose le recours à du silicium dune pureté quasi absolue, générant des traitements extrêmement coûteux et polluants. Pour pallier ces défauts de taille, les scientifiques étudient la possibilité de développer des technologies de substitution liées à dautres matériaux.
Les cellules solaires à colorants ont été inventées voilà tout juste vingt ans par Michaël Graëtzel, à lécole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Très succinctement, le principe repose sur la combinaison de deux éléments : du dioxide de titane et un colorant, jouant chacun un rôle spécifique. Sous laction de lénergie lumineuse, les électrons de la molécule colorée passent dun état fondamental à un état excité. Les électrons sont alors éjectés vers le dioxide de titane, ce déplacement générant de lélectricité. Depuis cette découverte, les chercheurs nont de cesse daméliorer le rendement des cellules, atteignant aujourdhui jusquà 8 % grâce au colorant Black Dye, la référence en la matière, mais dont la synthèse savère très complexe et polluante.
Issus dune combinaison de ruthénium et de terpyridine, les deux colorants mis au point sur les paillasses de lInstitut UTINAM affichent des rendements de 4,5 à 5,5 %, parfois supérieurs à ceux du Black Dye placé dans les mêmes conditions dobservation. Les mesures sont effectuées par la société suisse SOLARONIX qui, depuis juillet dernier, effectue des tests de comparaison pour éprouver les nouveaux matériaux mis au point par le laboratoire. De telles performances sont supérieures aux résultats obtenus ces dernières années par les scientifiques, ne dépassant guère 1 %, et valent à léquipe comtoise une reconnaissance internationale dans le domaine des cellules solaires à colorants.
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