L'empreinte écologique d'un pays évalue la demande de sa population en surfaces de terre et de mer nécessaires pour fournir les ressources consommées. Celle de la France a augmenté de 85 % entre 1961 et 2005 pour atteindre 4,9 hectares globaux (terre et mer) par personne, alors que la biocapacité du pays est évaluée à 3 hectares, souligne le World Wild Fund dans son rapport "Planète Vivante".
A titre de comparaison, l'empreinte écologique de l'humanité excède de 30 % les capacités de la planète à se régénérer. Selon le WWF, cette hausse brutale pour la France s'explique surtout par "l'empreinte carbone", c'est-à-dire la surface de planète nécessaire pour absorber les émissions de CO2 produites et par la surface occupée par le bâtiment et les infrastructures. La moyenne mondiale de l'empreinte écologique est de 2,5 ha par personne. Un Européen a besoin de 5 ha pour maintenir son niveau de vie.

Cette tendance à la hausse est observée de la même façon dans la plupart des pays de l'OCDE, qui regroupent grossièrement une Europe élargie : l'Espagne connaît ainsi une hausse continuelle de l'empreinte écologique par personne, devenue quatre fois supérieure aux capacités de sa nature.

Les pays d'Europe du sud en général connaissent une évolution similaire. A l'inverse, l'Allemagne qui présente encore une empreinte relativement élevée (deux fois supérieure à sa biocapacité) réussit cependant à la faire diminuer de façon régulière depuis les années 1980, et ce bien que le PIB continue d'augmenter.

L'empreinte écologique de l'humanité, qui évalue sa consommation de ressources naturelles, excède désormais de 30 % les capacités de la planète à se régénérer, insiste le WWF dans son rapport Planète vivante 2008. La pression de l'humanité sur la planète a plus que doublé au cours des 45 dernières années en raison de la croissance démographique et de l'augmentation de la consommation individuelle, explique le rapport.

Cette surexploitation épuise les écosystèmes et les déchets s'accumulent dans l'air, la terre et l'eau. Du coup, la déforestation, la pénurie d'eau, le déclin de la biodiversité et le dérèglement climatique, provoqué par les émissions de gaz à effet de serre, "mettent de plus en plus en péril le bien-être et le développement de toutes les nations", explique le WWF. L'"Indice planète vivante", un outil mis au point afin de mesurer l'évolution de la biodiversité mondiale et portant sur 1.686 espèces de vertébrés dans toutes les régions du monde, a diminué de près de 30 % au cours des 35 dernières années, précise par ailleurs le rapport. Au vu du déclin de cet indice, "il semble de plus en plus improbable d'atteindre l'objectif pourtant modeste visé par la Convention de Rio sur la diversité biologique de réduire l'érosion de la biodiversité mondiale d'ici 2010", déduit le WWF.


Source :
@rt flash - Lettre 493 du 7 au 13 novembre 2008


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