Il estime que le projet de couverture de 15% du besoin électrique européen par des importations en provenance du MENA devrait influer sur le concept énergétique national du gouvernement allemand, qui doit voir le jour à l'automne 2010 et qui comprend des nouvelles directives concernant également le nucléaire et le charbon.
Paul van Son a exprimé l'espoir que les premières constructions émergeront d'ici 10 ans, et que les coûts, limités par les aides étatiques à l'investissement, seront couverts d'ici 2025-2030. M. Brüderle a évoqué la nécessité de mettre en oeuvre concrètement les projets pour lesquels la DII effectue actuellement des études de faisabilité. Il a ainsi évoqué comme ressort principal d'action du gouvernement fédéral l'établissement d'une "task force" au BMWi, placée sous la direction de Detlef Dauke, chef de département énergie, et chargée d'élaborer une stratégie de soutien fédéral du projet de la DII. M. Brüderle a mentionné plusieurs instruments à mettre en oeuvre : l'accompagnement des entreprises membres du DII dans les pays destinataires ainsi que l'établissement de mesures de soutien à l'exportation, dans le cadre de la garantie de crédit à l'exportation (Hermes Bürgschaft) du BMWi
un soutien à la coopération et au transfert technologique dans le domaine des centrales solaires thermiques à concentration (CSP, [2]), dans le cadre du projet EnerMENA [3] financé par le Ministère fédéral allemand des affaires étrangères. M. Brüderle prône ainsi la production d'électricité de base, non émettrice de CO2 et économiquement viable, à partir des centrales CSP des déserts du MENA, grâce aux conditions climatiques plus favorables qu'en Allemagne où la production d'électricité solaire devrait rester selon lui limitée
un soutien à la construction, au développement et au transfert technologique des réseaux continus à haute tension (CCHT) dans le cadre du programme de recherche énergétique "réseaux électriques du futur" récemment lancé par le BMWi. Il insiste notamment sur les projets concrets de développement des connexions réseaux en mer Méditerranée entre l'Afrique et l'Italie ou l'Espagne.
M. Brüderle a souligné que le soutien du gouvernement au projet Desertec dépasserait le cadre de la politique énergétique pour s'envisager également sous la forme d'aides publiques de la part de banques de développement à échelle internationale, européenne et nationale. Il aurait déjà engagé des discussions avec la banque publique allemande (KfW) et la banque européenne d'investissements (BEI).
L'annonce du BMWi engage de manière directe le gouvernement en faveur du projet Desertec, et souligne aussi, au sein du gouvernement, le leadership du BMWI sur le dossier, même si la forme exacte du soutien ne sera déterminée qu'ultérieurement. Par ailleurs, le DII s'est doté d'un "conseiller stratégique pour les questions politiques et sociales" en la personne de Klaus Töpfer, ancien ministre de l'Environnement et ancien directeur du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) et actuel directeur du nouvel centre de recherche sur les sciences durables IASS (Institute for Advanced Sustainability Studies [4]), devenu l'ambassadeur du projet pour renforcer le dialogue avec les pays du MENA et permettre au projet de gagner de l'ampleur sur le plan international.
Des négociations directes avec les entreprises sont aussi en cours, et les 12 entreprises actuellement représentées au sein de DII devraient être rejointes dans le courant du mois de mars 2010 par des entreprises françaises (Saint-Gobain), italiennes (Enel), marocaines et tunisiennes. Néanmoins, malgré ces nombreuses coopérations institutionnelles, le projet Desertec demeure un projet visionnaire à long terme, dont la viabilité économique doit être testée au préalable par le consortium DII.
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