Peut-on calculer la quantité maximale d'électricité que l'on pourrait produire sur terre grâce au vent ? Oui, si l'on en croit deux équipes basées à Stanford en Californie qui viennent chacune de publier une étude sur les potentialités planétaires de l'énergie éolienne. Si les résultats obtenus diffèrent selon ces deux études, ces deux équipes sont néanmoins d'accord pour affirmer que le potentiel de production d'électricité éolienne de la planète dépasse largement la consommation énergétique mondiale.

Selon l'équipe de Carnegie Science, la consommation mondiale d'énergie actuelle est de 18 térawatts (TW) par an, alors que les vents terrestres pourraient théoriquement fournir chaque année jusqu’à 400 TW d'électricité, soit 22 fois la consommation actuelle du globe.

L'autre équipe, celle de Stanford, a pris une autre base de calcul et considère que, si d'ici à 2030 le monde accélérait sa transition vers les énergies renouvelables, sa consommation d'énergie passerait à "seulement" 11,5 TW par an. Ces chercheurs estiment pour leur part que le potentiel éolien total (terrestre et marin profond) de la planète, se situe autour de 250 TW par an. Toutefois, ce chiffre descend à 80 TW, si l'on exclut l'hypothèse de parcs éoliens en eaux profondes. Mais même dans cette hypothèse prudente, la production totale d'énergie éolienne reste nettement supérieure à la consommation énergétique globale de la planète (18 TW par an dans un cas et 11,5 TW par an dans l'autre).

Mais, dans un scenario supplémentaire, ces deux équipes ont également intégré l'utilisation d'éoliennes atmosphériques qui flotteraient à près de 10 kilomètres d'altitude. Là encore, les chiffres sont différents mais restent impressionnants : 1.800 TW par an pour Carnegie et 380 TW par an pour Stanford !

Dans leur étude, les chercheurs de Stanford précisent que quatre millions d'éoliennes de 5 mégawatts et d'une hauteur de 100 mètres (la moitié sur terre et l'autre moitié sur mer) pourraient fournir, en moyenne, 7,5 TW par an. Les deux millions d'éoliennes terrestres n'occuperaient qu'environ 1 % de la surface des terres, soit la moitié de l'état d'Alaska.

Les chercheurs de Carnegie Science soulignent quant à eux que si toute l'énergie mondiale était produite par des éoliennes, celles-ci auraient un impact très faible sur le climat mondial : elles n'affecteraient la température mondiale que de 0,1 degré et les précipitations de 1 %. En outre, l'étude rappelle que ces effets minimes sur le climat seraient largement compensés par les conséquences très bénéfiques liées à l'abandon des énergies fossiles : réduction massive des émissions humaines de gaz à effet de serre et de la pollution chimique et physique (particules fines notamment) qui entraînent chaque année environ 2,4 millions de décès, selon l'OMS.


Source :

Redacteur:
  • Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash - Carnegie Science - Stanford University


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