L'entreprise CrystalSol travaille sur une nouvelle génération de cellules solaires légères, souples et ne contenant pas de matières premières onéreuses. Les premiers prototypes sont prévus pour 2012.
En coopération avec l'entreprise FIBAG basée en Styrie, le chimiste Michael Grätzel, à la tête du laboratoire de Photonique et d'Interfaces de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, a pour sa part développé des cellules solaires basées sur des colorants organiques au lieu de semi-conducteurs.

Des cellules solaires souples et bon marché

Pour rivaliser avec d'autres sources d'électricité, le solaire doit avant tout devenir plus abordable. Les panneaux solaires actuels sont principalement constitués de silicium, matériau abondant, et fonctionnent avec des rendements assez élevés. Mais leur production reste coûteuse, en particulier parce qu'elle nécessite un vide poussé. Le matériau développé par CrystalSol à la suite de recherches menées notamment à l'Université de Technologie de Tallinn en Estonie (les origines de la technologie remontent à des recherches effectuées pour l'armée soviétiques dans les années 1960), dénommé CZTS, doit permettre de remédier à ce problème. Constitué de cristaux de cuivre, de zinc, d'étain, de sélénium et de soufre d'environ 40 micromètres de diamètre, il peut être appliqué en un processus simple sur un substrat flexible. Le film photovoltaïque ainsi obtenu réagit alors comme un panneau solaire en silicium et produit de l'électricité. Des gains de coût de l'ordre de 50 à 60% par rapport aux technologies solaires conventionnelles sont attendus, et une variante semi-transparente devrait également être développée, permettant d'envisager par exemple des fenêtres génératrices d'électricité !

Lancée en 2009, CrystalSol a rapidement su convaincre organismes de financement public et investisseurs : près de 4 millions d'euros ont ainsi déjà été investis dans le développement de l'entreprise. Elle a aussi reçu plusieurs prix de l'Etat autrichien, du Land de Basse-Autriche ou encore de l'Agence de technologie de Vienne ZIT. Elle travaille avec une dizaine d'employés au processus de fabrication afin de pouvoir produire des cellules solaires en masse. Si tout se passe comme prévu, les premiers prototypes seront prêts en 2012 et la production en série devrait débuter en 2013.

Des cellules solaires basées sur des colorants organiques

Michael Grätzel a développé au début des années 1990 une cellule solaire qui absorbe la lumière non pas avec des semi-conducteurs mais avec des colorants comme la chlorophylle par exemple. C'est une forme de photosynthèse artificielle. Les estimations prédisent un coût de fabrication inférieur de moitié aux cellules solaires basées sur le silicium. En coopération avec le centre d'expertise styrien FIBAG, spécialisé dans l'intégration des technologies du bâtiment les plus efficaces, sa découverte doit maintenant être développée pour pouvoir envisager les applications à grande échelle.


Source :
  • Veille technologique internationale - ADIT
  • Site internet de CrystalSol (en anglais)
  • Site internet de FIBAG (en allemand)


Rédacteur :
Maxime Enderli


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