« Nous ne vivons pas d’autre chose que d’énergie solaire ; nous la mangeons, et c’est elle qui nous maintient debout, qui fait mouvoir nos muscles, qui corporellement opère en nous tous nos actes. Elle est peut-être, sous des formes diverses, la seule chose qui constitue une force antagoniste à la pesanteur ; c’est elle qui monte dans les arbres, qui par nos bras soulève des fardeaux, qui meut nos moteurs. Elle procède d’une source inaccessible et dont nous ne pouvons pas nous rapprocher même d’un pas. Elle descend continuellement sur nous. »

Simone Weil - La condition ouvrière

Editions Gallimard 1951- collection Espoir dirigée par Albert Camus

 

Cette citation de Simone Weil en début de ce site voudrait donner le ton : en ces temps troubles où les scientifiques nous annoncent un réchauffement climatique planétaire et la fin des ressources de pétrole dans les prochaines décennies, il y a une piste, une route, un espoir : l’énergie solaire.

Il s’agit à la fois d’une conviction personnelle et d’un constat basé sur la réalité physique du monde dans lequel nous vivons : L’énergie solaire est par définition renouvelable – au moins sur une période qui dépasse largement l’horizon de l’humanité.

  • C’est une énergie définitivement non polluante qui transforme directement la lumière en électricité, sans approvisionnement de combustible, sans transport de matériaux, sans machinerie thermodynamique, sans réchauffement de l’atmosphère, sans déchets.

  • Le flux de photons qui arrive tous les jours sur Terre permet de répondre à tous les besoins énergétiques de l’humanité à très long terme, sans limite.

 

Depuis que l’effet photovoltaïque a été découvert par un français, Antoine Becquerel en 1839, d’autres découvertes fondamentales permettent aujourd’hui d’imaginer qu’une toute petite partie de la surface de la Terre, en particulier les toits des immeubles et des maisons, se couvre à l’avenir de ces minuscules machines qui transforment directement la lumière en électricité. C’est une découverte fabuleuse dont nous sommes loin d’avoir mesuré toutes les conséquences : pour produire de l’électricité, nous allons pouvoir nous passer de la thermodynamique, héritage du XIXe siècle industriel et poussiéreux. Une grande partie des machines à vapeur qui engendrent des déchets, qui doivent être refroidies, qui rejettent des polluants dans l’atmosphère, qui utilisent des combustibles fossiles – les centrales nucléaires et même l’hypothétique ITER sont des machines à vapeur – pourront être mises au rebut dans un futur qui n’est pas très lointain si nous le voulons.

L’avenir est notre affaire à tous. L’avenir énergétique de l’humanité n’est pas exclusivement du côté d’ITER et de la fusion nucléaire, mais du côté du silicium et des nouveaux matériaux qui s’élaborent dans quelques laboratoires industriels privés, alors que la recherche publique, nationale et européenne, devrait être largement mobilisée sur ce sujet.

Utopie? bien sûr, si l’on considère que l’utopie est une façon de décrire l’avenir qui nous attend. Car le seul espoir d’une énergie abondante, non polluante, disponible partout (et davantage dans les pays du sud) repose sur l’énergie solaire. Ce constat n’est pas encore celui des politiques et encore moins celui des forces économiques qui décident des investissements à faire aujourd’hui afin qu’ils conservent le pouvoir demain. Mais si les citoyens, les électeurs, les consommateurs et les démocrates s’unissent pour demander que les mêmes budgets que ceux qui ont été consacrés à l’énergie nucléaire soient mobilisés pour développer l’énergie solaire, il est possible d’arriver à des résultats significatifs dans une quinzaine d’années. Des pays comme le Japon et l’Allemagne se sont engagés, encore timidement, sur cette voie. Ayant fait le choix du tout nucléaire, la France figure parmi les pays réfractaires à l’énergie solaire. La mémoire d’Antoine Becquerel est bien mal honorée ici et rappelle l’adage selon lequel nul n’est prophète dans son pays.

Cette situation peut changer. Ce site est une voix supplémentaire dans le grand concert de ceux qui se mobilisent aujourd’hui pour que se développe quantitativement et considérablement l’énergie solaire photovoltaïque.

« Un petit générateur solaire capable de faire fonctionner une pompe…ou un récepteur de télévision, distribué à 400 millions de familles, ne coûterait que 3 euros par mois et par foyer. Il suffirait de trouver 200 milliards de dollars et aussitôt la bonne parole accompagnant le mieux être pénétrerait jusqu’au plus bas niveau de la société humaine »

(Jacques Blamont ; Introduction au siècle des menaces ; Odile Jacob – oct. 2004.)


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